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Concernant les effluents de ferti-irrigation, les producteurs ne connaissent pas leur composition exacte, ce qui est un premier frein à leur réutilisation en culture, que ce soit sur la parcelle émettrice de ces effluents ou sur une parcelle voisine. L’absence de réel recyclage rend leur système de fertilisation peu efficient puisque les effluents collectés contiennent encore de nombreux éléments nutritifs en solution dans l’eau. Dans un système fermé où le recyclage des effluents serait en place, l’eau et l’engrais pourraient donc être économisés de manière importante. Certains changements de pratiques culturales présentant un atout pour les cultures, tel que le sur-drainage, pourraient être mis en place sans craindre l’explosion des coûts culturaux.
La première action entreprise au sein du GIEE a été d’améliorer la connaissance de la composition des effluents de drainage ET des besoins des espèces cultivées au cours de la saison de production, ceci afin d’affiner les pratiques de fertilisation et de permettre un recyclage des effluents raisonné en termes d’apport de nutriments.
Cependant une réinjection des effluents dans le système de fertirrigation implique la diffusion des pathogènes présents dans la culture. Les pathogènes qui s’installent d’abord dans une zone plus fragile ou sur une variété plus sensible bénéficieraient d’un système de diffusion leur permettant de coloniser en très peu de temps l’ensemble des parcelles.
Le retrait des solutions phytosanitaires a un fort impact sur les possibilités culturales des exploitations qui s’engagent dans le GIEE : si la gestion des ravageurs (acariens et insectes) est possible avec des moyens de lutte alternatifs complétés si besoin par le recours à des pesticides classiques, en revanche, celle des pathogènes devient extrêmement difficile. En effet, pour gagner en précocité et ainsi garantir la vente des fleurs, anémones et renoncules sont plantées à contre saison, durant l’été. La température ambiante des serres doit alors être diminuée. Pour cela, le premier moyen dont disposent les horticulteurs est la diminution du rayonnement solaire par le blanchiment des structures. Ce moyen est indispensable mais pas suffisamment efficace, il doit être complété par des sessions régulières d’aspersion, l’eau étant utilisée pour ses capacités d’échangeur thermique. Bien entendu, les conditions climatiques ainsi créées - températures élevées dans l’air et dans les substrats, et humidité importante – sont extrêmement favorables à des pathogènes fongiques qui provoquent d’importantes pertes culturales : Pythium spp., Sclerotinia spp., etc. S’ils s’installent précocement dans les cultures, ils les accompagnent également durant tout leur cycle de vie. Le cortège de ces ravageurs ne fait qu’augmenter à mesure du temps.
Il en découle qu’un système fermé sans traitement des effluents pour éliminer ou réduire la dissémination de ces pathogènes n’est pas envisageable par les producteurs… Or, s’il existe bien des références techniques sur ce sujet, force est de constater que les exemples réels sont rares, et que seules de très grandes exploitations sont capables de supporter le coût financier important de ces systèmes. Les petites exploitations telles que celles du bassin horticole hyérois n’appartiennent pas à cette catégorie et sont donc pour le moment sans solution.
L’action du GIEE a donc consisté à tester l’efficacité et l’adaptabilité de différents outils de traitement des effluents de cultures dont les coûts de fonctionnement ne sont pas prohibitifs pour les petites exploitations.
Pour ce qui concerne les substrats culturaux, les producteurs les gardent en place plusieurs années car le coût et le temps nécessaire à leur remplacement sont très élevés. Dans un système fermé où les effluents culturaux seraient réutilisés sur les cultures, la remise à zéro pathologique des substrats est un facteur fondamental d’un bon départ des cultures à leur plantation. La désinfection avant la mise en culture permet de limiter la pression des pathogènes qui sont capables de persister sous leur forme de résistance au sein du substrat et de se développer rapidement dès la plantation suivante.
Jusqu’à présent les pratiques de désinfection classiques permettaient d’éliminer efficacement une grande proportion de pathogènes. Avec le changement de pratiques, les solutions alternatives se sont avérées peu efficaces, peu adaptables aux productions sous abri et hors-sol ou encore mal calibrées. Les producteurs ont alors essayé de manière isolée de trouver de nouvelles méthodes ou de nouveaux protocoles mais les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des attentes de la filière.
Le GIEE a cherché de nouvelles solutions de désinfection éco-responsables et efficaces, à essayé de les adapter aux conditions spécifiques de leurs systèmes de culture et les a testées en conditions réelles.